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La vérité et la réconciliation, avec l'honorable Murray Sinclair (IRA1-V01)

Description

Cette vidéo présente l'honorable Murray Sinclair, ancien sénateur, qui parle du tort que les politiques du gouvernement du Canada a causé aux Autochtones et de la voie qui mène à la réconciliation.

Durée : 00:04:56
Publié : 8 février 2017
Type : Vidéo


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La vérité et la réconciliation, avec l'honorable Murray Sinclair

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Transcription : La vérité et la réconciliation, avec l'honorable Murray Sinclair

La réconciliation passe par l'expiation. La réparation des torts. Les excuses sincères. La reconnaissance de la responsabilité. Pour parvenir à la réconciliation, il faut d'abord admettre ce qui s'est passé. Mais, en fin de compte, il faut surtout s'engager à maintenir une relation fondée sur le respect mutuel, tout en reconnaissant que, même une fois cette relation établie, tout n'ira pas sans heurts.

Je crois qu'il est juste de dire que les survivants, qui souhaitent que le Canada, le peuple canadien, fasse amende honorable et change sa conduite, sont probablement assez satisfaits de la réaction suscitée par le rapport de la CVR et ont bon espoir que les choses vont changer, mais il est encore trop tôt dans ce processus de changement pour qu'ils puissent dire : " Ça y est ".

Pour les fonctionnaires, il est important de comprendre ce que cela signifie quand le gouvernement prend un engagement comme il l'a fait par rapport à la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, ou quand il s'engage à établir une relation de nation à nation… Il est essentiel pour eux de comprendre ce que cela signifie en matière de politiques, de mesures et de programmes gouvernementaux.

Les fonctionnaires doivent prendre conscience d'un certain nombre de choses pour que nous puissions entretenir de meilleures relations. Il faut reconnaître que bon nombre des problèmes sociaux que posent les jeunes au système de justice canadien, au régime de protection de la jeunesse et à la société canadienne en général sont en grande partie des séquelles laissées par les pensionnats indiens et les politiques adoptées par le gouvernement du Canada à l'endroit des Autochtones. Par conséquent, les fonctionnaires doivent connaître ce passé. Ils devront le prendre en considération dans tous leurs rapports avec les Autochtones. Les jeunes Autochtones d'aujourd'hui, en particulier, invoquent encore l'historique des pensionnats indiens pour affirmer qu'il faut en faire encore plus.

Le fait est qu'il faut vraiment en faire plus; nous ne devons pas l'oublier. Il faut établir des programmes linguistiques afin de permettre aux Autochtones de retrouver leur langue. Les programmes de renaissance culturelle sont très importants pour les jeunes Autochtones, les survivants des pensionnats et les survivants de ces survivants. Ils veulent étudier les façons dont ils pourraient revivifier leur culture afin de vivre selon les enseignements de leurs ancêtres. À l'heure actuelle, la renaissance culturelle ne fait pas l'objet d'un financement significatif. Il faut prendre conscience qu'il s'agit d'un besoin légitime reconnu par la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, dont le Canada est désormais signataire à part entière. Il est crucial de trouver comment réaliser cet objectif de manière cohérente.

La population canadienne estime que quelque chose doit être fait par rapport au passé des pensionnats indiens et à l'oppression culturelle qui perdure depuis la Confédération. Nous voulons que le gouvernement comprenne la nécessité de prendre les devants à cet égard, sous peine d'être submergé par les demandes et les critiques du public et de risquer d'y répondre de manière inappropriée, faute d'avoir planifié adéquatement les mesures qui s'imposent.

Le gouvernement du Canada doit avoir une vision à propos de la réconciliation. C'est dans notre rapport : pas le fait qu'il faut un plan, mais l'énoncé de cette vision. Adoptez-la et concrétisez-la, tout en reconnaissant que cela prendra beaucoup de temps. Il faut être patients envers nous-mêmes. Il faut reconnaître qu'au début, nous allons trébucher, nous allons faire des erreurs et nous allons nous tromper, car nous empruntons une toute nouvelle voie. Il faut maintenir notre engagement. Tant que nos intentions sont sincères et que nous gardons le cap, nous pourrons y arriver.

De nombreux fonctionnaires ont encore du travail à faire pour vraiment comprendre pourquoi les Autochtones souffrent ou se plaignent de la façon dont le public, le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux les traitent par rapport à leur sens des droits. Si je pouvais leur donner l'occasion de ressentir cela au plus profond d'eux-mêmes, c'est le cadeau que je leur offrirais pour Noël.

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